Relier les Canadiens par une passion commune pour #Glissertoutsimplement
Selon toute probabilité, vous envisagez la luge comme un sport « niche » pratiqué par quelques passionnés ayant le temps et les moyens de parcourir la planète pour descendre des pistes de glace. Mais en vérité, vous appartenez à cette communauté : vous êtes un lugeur ou une lugeuse, que vous le réalisiez ou non. Effectivement, le bassin de participants, d’un bout à l’autre du Canada, comprend pratiquement tous les résidents. Comme l’observe Tim Farstad, le mot « luge » est un terme français avec un sens assez large. « Donc, si jamais vous vous êtes amusé à glisser sur une pente couverte de neige, vous avez fait de la luge, » explique Farstad, directeur général de Luge Canada. « Au Canada, tout le monde en fait. Tout le monde a déjà une relation avec la luge. La version fondamentale de notre sport, c’est une grande tradition hivernale. Plus que le hockey, plus que le ski – tout le monde a embarqué sur un objet pour dévaler une pente. « Quand les gens commencent à envisager les choses sous cet angle, on jette les bases d’une communauté, on établit des liens. » C’est précisément ce lien, cette parenté entre l’acte de descendre les pentes de toboggan dans les parcs locaux et l’acte de dévaler une piste de glace de classe internationale — qui est à la base d’une nouvelle campagne de Luge Canada, #Glissertoutsimplement, visant à faire la promotion du sport et à encourager davantage de Canadiens à vivre l’expérience grisante de faire une descente en luge. Au fil des prochains mois, la campagne publiera dans les médias sociaux une série de vidéos, d’histoires et d’autres contenus pour faire la promotion de la luge. « C’est un excellent concept, » affirme Sam Edney, quadruple Olympien et directeur de la haute performance chez Luge Canada. « Nous avons hâte d’accroître l’intérêt envers le sport et d’encourager les gens à participer, à essayer la luge. » Pour mettre en valeur le caractère accueillant et positif de la communauté de luge, le projet #Glissertoutsimplement mise sur les histoires émouvantes d’athlètes, d’entraîneurs, de familles, d’organisateurs, d’officiels et de bénévoles. En plus, on mettra pleins feux sur des événements, grands comme petits, pour tracer le portrait des nombreux Canadiens qui partagent une passion pour la luge. Le moment est d’ailleurs opportun, vu que le 53e Championnat du monde de luge FIL se déroule ici au Canada, à Whistler, C.-B., les 6-8 février 2025, et les meilleurs athlètes au monde, y compris des médaillés olympiques, seront sur le devant de la scène pour inspirer le public. « Nous souhaitons que la luge soit un sport familier dans la conscience collective, » enchaîne Edney. « Ce serait super d’élargir la portée de nos programmes et de nos clubs à l’échelle nationale. Il faut commencer au niveau communautaire et initier les gens aux cheminements possibles dans le sport de luge à son plus haut niveau. » Pour Farstad, le recrutement signifie ratisser large. Il s’agit non seulement d’identifier le talent, les athlètes présentant un certain potentiel, mais également d’attirer de nouveaux fans, des parents qui souhaitent faire participer leurs enfants, des commanditaires et des parrains, bref générer davantage d’intérêt à tous les niveaux. « À mon avis, le recrutement est tout cela, » remarque Farstad. « Tout d’un coup, plus de personnes s’intéressent à notre sport – c’est énorme. Si nous consacrons tous nos efforts au recrutement des athlètes individuels dans nos programmes, nous aboutissons avec une poignée de nouveaux participants. Mais si nous ciblons des communautés entières? Voilà des milliers de personnes. « Il n’y a pas de freins à la participation. C’est un sport que tout le monde peut pratiquer. La luge olympique c’est tout simplement la version de pointe. » Avec la fermeture de la piste du parc WinSport en 2019, la piste de Whistler est maintenant la seule installation de classe internationale au Canada, et cela a soulevé des questions au niveau de l’accessibilité. « Sans aucun doute, notre image a été amoindrie quand nous avons cessé les activités à Calgary, » avoue Edney. Cela étant dit, les gens sur le terrain restent confiants qu’un regain d’intérêt pour la luge est envisageable, et que cela passe par les activités visant les débutants et le grand public. Pour ce qui est des grands adeptes, un encadrement expert est à portée de main. « Si une personne a une véritable passion pour dévaler les pistes de glace ou de neige, il y a un parcours qu’elle peut suivre pour se développer en athlète de haut niveau, » souligne Alex Gough, quadruple Olympienne et présidente de Luge Canada. « Nous avons mis en place des méthodes et des mécanismes pour recruter et pour former toute personne qui souhaite pratiquer le sport (où qu’elle habite au Canada). » Gough connaît le sujet; c’est bien le parcours qu’elle et Edney avaient suivi. Quand Edney était un étudiant de premier cycle du secondaire à Calgary, son enseignant d’éducation physique lui a fait part d’un camp d’identification de talent. Les organisateurs du camp recrutaient des athlètes équilibrés et offraient la possibilité d’essayer le saut à ski, le biathlon ou la luge. Il a choisi la luge, et il n’a fallu qu’une descente pour le séduire. « C’est la glissade, dopée, » résume Edney. « Mieux encore, il y a un camion qui t’attend pour te transporter en haut de la piste, et le chronométrage ajoute une dimension compétitive grisante. Et puis la vitesse? Cela ne ressemblait en rien à ce que j’avais pu connaître précédemment. C’était le top du top. » Comme le sort l’aurait voulu, les parents d’Edney connaissent ceux de Gough, et voilà, leur fille veut essayer le sport également. « C’est une vraie montée d’adrénaline, » affirme Gough. « Je me souviens très clairement de cette première soirée venteuse au parc WinSport, et de l’anxiété que je ressentais en embarquant sur la luge pour la première fois, mais une fois arrivée en bas de la piste, j’avais une seule idée : remonter en haut et descendre à nouveau. « Un couple d’années plus tard, je suis rentrée d’une séance d’entraînement pour annoncer à mes parents la nouvelle que j’allais participer à une Coupe du monde junior. » Par la suite, Edney et Gough ont atteint les plus hauts sommets du sport, en devenant des médaillés olympiques en luge. Aux Jeux d’hiver de 2018 à PyeongChang, Corée du Sud — le seul site où l’équipe canadien avait obtenu des podiums — Gough a mis la main sur la médaille de bronze en luge simple féminine. Puis, en compétition de relais par équipes, Gough, Edney et le duo de Tristan Walker et Justin Snith ont récolté une médaille d’argent pour le Canada. Maintenant, ils souhaitent montrer la voie à une nouvelle génération. Par l’entremise de camps de recrutement comme le Camp des recrues RBC, Luge Canada est à l’affût d’athlètes présentant le potentiel d’exceller sur la piste de glace. « Montrez-nous vos qualités d’athlète et nous vous formerons pour suivre un parcours similaire à celui d’Alex ou de Sam, » dit Farstad. « Les athlètes doués et sérieux, nous les encadrons et les accompagnons pour les transformer en lugeurs de haut niveau. » Pour les recrues, la luge a de quoi séduire. La poussée d’adrénaline est incomparable – atteignant une vitesse de pointe de 140 km/h, la luge est la plus rapide de tous les sports de glisse, et c’est une activité parfaitement adaptée aux adolescents. « Il est rare qu’une personne fasse une descente en luge et arrive en bas de la piste sans sourire, » remarque Edney. « Je dirais à tous les parents que c’est exactement ce genre de pur plaisir que l’on voit sur le visage d’un enfant ou d’un jeune quand il ou elle descend une piste de glace à bord d’une luge olympique. Ils sont tout sourire. »